Avec Le Lorrain, la mer redevient la Mer !

Nous poursuivons avec Olivier Cena, de Télérama, l’exploration de l’émergence de la mer dans la peinture comme élément à part entière.

Gros plan sur Claude Gellée dit Le Lorrain.

Claude (1600-1682), comme l’appellent les Britanniques, n’est pas considéré comme un véritable peintre de marines puisque l’architecture des ports et les rivages occupent une grande partie du tableau — la peinture des ports de mer au soleil couchant n’est pas un genre, c’est une obsession.

Sujet principal de l’œuvre chez les Hollandais, les bateaux deviennent chez Claude de simples éléments du décor. Le Français est pourtant l’un des rares artistes au XVIIe siècle à se préoccuper du miroitement de l’eau selon la saison, le moment de la journée, le temps ensoleillé, brumeux ou nuageux. La mer du Lorrain est un miroir mouvant reflétant le ciel. Elle préfigure la mer du XIXe siècle, celle des Anglais William Turner, John Constable et Richard Bonington. A la force symbolique perdue, Le Lorrain substitue une puissance poétique inédite. La mer redevient la Mer.

L’Embarquement de la Reine de Saba, Claude Lorrain, 1648.
© bridgemanimages.com

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